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Été 2018

À la recherche d'un papillon signe de riche biodiversité

Plusieurs entomologistes de toute la région se sont donné rendez-vous samedi pour traquer une espèce emblématique des campagnes varoises non polluées par les pesticides.

Brassens l'a chanté, Stéphane Bence l'a fait. Accompagné d'une trentaine d'entomologistes venus des quatre coins de la région PACA voire d'au-delà, mais également de simples amateurs, ce chargé de mission entomologie au Conservatoire d'espaces naturels, filet à papillon en main, a crapahuté, samedi, dans les alentours de Correns à la recherche du précieux sésame.

Un papillon rare et emblématique du Var qui répond au doux nom de Ballous, Tomares Ballus, en latin pour les puristes.

«Une espèce menacée et vulnérable qui ne se trouve qu'autour de la Méditerranée », explique ce passionné depuis l'âge de 8 ans, capable, d'un simple regard, de nommer un papillon à plusieurs mètres à la ronde.

«Cette espèce n'est pas connue à Correns mais le village dispose d'un habitat favorable : cultures bio et non intensives. Ce que l'on trouve ici.»

Avec le dessus marron pour les mâles, marron et orange pour les femelles, un dessous vert et orange, ce spécimen rare vole à 1 m, 1,5 m du sol. Il a besoin « de plantes hôtes adéquates, petites légumineuses, de fourmis car la chenille fait sa chrysalide dans une fourmilière », précise Stéphane Bence qui ne s'est pas focalisé uniquement sur cette espèce vulnérable durant cette matinée.

Plusieurs spécimens observés

«On recense absolument tout, ça permet de faire un inventaire des papillons de jours, mais également des insectes, des oiseaux… », se réjouit-il en apercevant une abeille sauvage ou encore des perdrix rouges. Sans parler des vulcains ou des citrons de Provence, espèces de papillons nettement plus courantes, qu'il ne se lassera jamais d'observer. Si lui a dû se contenter d'espèces plus familières, ce sont d'autres amateurs, plus chanceux, qui auront eu le privilège de trouver la perle rare.

Regards aiguisés trois groupes répartis au nord et au sud du village ont pu attraper, le temps de quelques secondes, le fameux Ballous.

Une nouvelle apprise en direct par téléphone qui n'a pas manqué de réjouir l'entomologiste.

«On a trouvé trois stations, c'est fabuleux, s'enthousiasme Stéphane. C'est un bon signe de savoir qu'il existe ici, dans des zones habitées et exploitées. Cela prouve la qualité des habitats, c'est un bon signe pour la commune.»

Un bon début surtout, d'autant que d'ici peu, et ce jusqu'à l'automne, une étude va débuter sur deux groupes d'insectes bio indicateurs (papillons de jour et orthoptères) afin de les répertorier dans et autour des vignes bio du village.

L'objectif, toujours le même, essayer d'évaluer les effets positifs de ce mode agriculture sur la biodiversité de la commune.

Les premiers indices, via la présence du Ballous, sont plus qu'encourageants. Réponse à suivre dans quelques mois.

 

Chasse aux papillons à Correns